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de l’ancienne médecine.

veilleusement ceux à qui il convient ; il en est, au contraire, qui ne le digèrent que difficilement. Les constitutions des uns et des autres différent donc, et elles diffèrent en ceci : à savoir que l’humeur qui, dans le corps, ne compatit pas avec le fromage, est éveillée et mise en mouvement par cette substance. Les natures chez lesquelles une pareille humeur est surabondante et prédominante, doivent naturellement souffrir davantage de cet aliment ; mais s’il était malfaisant pour la constitution humaine tout entière, il nuirait à tous les hommes. Donc, connaître ces propriétés diverses, ce serait savoir se préserver des maux qu’elles causent.

21. Dans les convalescences et dans les maladies qui durent long-temps, il survient des perturbations fréquentes, les unes spontanément, les autres par des choses fortuitement administrées. Si, le jour même de ces perturbations, le hasard veut qu’il y ait eu quelque innovation, par exemple, un bain, une promenade, un mets différent, toutes choses qu’il vaut mieux avoir faites que n’avoir pas faites, je sais que néanmoins la plupart des médecins, comme le vulgaire, attribueront à ces choses le trouble survenu, ignorant la vraie cause et proscrivant ce qui peut-être est le plus utile. C’est une faute ; car l’on doit savoir les effets d’un bain donné mal à propos et ceux d’un exercice inopportun ; jamais le même