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introduction.

critiques est divin : de même que les Dioscures, dit-il, apparaissant aux yeux des matelots battus par la tempête, leur apportent, par leur présence divine, le salut, de même les jours critiques arrachent souvent le malade à la mort[1]. » L’exhumation de cette glose, non consultée, et ensevelie dans un manuscrit, me permet de rapporter à son véritable auteur une citation de Galien, qui, à son tour, confirme l’autorité de la glose. On lit dans le Commentaire sur le Pronostic : « Celui qui a dit que le genre des jours critiques est divin a exprimé sa propre opinion, mais n’a point éclairci la pensée d’Hippocrate[2]. » Galien se sert des mêmes termes que la glose en disant le genre des jours critiques. Le médecin qu’il cite, sans le nommer, est, on le voit, Xénophon de Cos. Rien que la note mise en marge du manuscrit 2255 ne pouvait nous apprendre cette particularité d’histoire littéraire.

Le contexte de la glose ne permet guère de douter que le passage de Xénophon ne se rapporte au divin du Pronostic.

  1. Βακχεῖος δὲ καὶ Καλλὶμαχος, Φίλινός τε ὁ Ταραντῖνος καὶ Ἡρακλείδης (lisez καὶ Ἡρ. ὁ Ταρ.) θεῖον ὑπέλαβον τὸ λοιμικὸν πάθος διὰ τὸν λοιμὸν ἐκ θεοῦ δοκειν εἶναι. Ὁ δὲ Ξενοφῶν, ὁ Πραξαγόρου γνώριμος, θεῖον ἔφη τὸ τῶν κρισίμων ἡμερῶν γένος. Καθάπερ γὰρ, φησὶ, τοῖς ἐν πελάγει χειμαζομένοις οἱ Διόσκουροι φανέντες σωτηρίαν ἐπιφέρουσι θεοὶ ὄντες, τοῦτο καὶ αἱ κρίσιμοι ἡμέραι γενόμεναι. Πολλάκις γὰρ σωτηρίαν. Ms. 2255. Glose placée en tête du traité de la maladie sacrée. Je crois que ce sont là les seules lignes que nous possédions de Xénophon de Cos. Il ne faut pas confondre ce Xénophon avec celui dont parle Tacite Ann. XII, 62 : Xenophontem cujus scientia ipse (Claudius) uteretur, eadem familia (asclepiadarum) ortum.
  2. Ὁ δὲ τὸ τῶν κρισίμων γένος ἡμερῶν εἰπὼν εἶναι θεῖον, ἑαυτοῦ τι πάθος ὡμολόγησεν· οὐ μὴν Ἱπποκράτους γε τὴν γνώμην ἔδειξεν. t. v, p. 120, Éd. Basil.