Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/75

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des airs, des eaux et des lieux.

2. C’est de là qu’il faut partir pour juger chaque chose. Le médecin instruit sur la plupart de ces points, sur tous s’il est possible, arrivant dans une ville à lui inconnue, n’ignorera ni les maladies locales, ni la nature des maladies générales, de sorte qu’il n’hésitera pas dans le traitement, ni ne commettra les erreurs dans lesquelles tomberait celui qui n’aurait pas approfondi d’avance ces données essentielles. Ainsi préparé, il prédira, à mesure que la saison et l’année s’avancent, tant les maladies générales qui affligeront la ville l’été ou l’hiver, que celles dont chacun en particulier est menacé par le changement du genre de vie. En effet, connaissant les révolutions des saisons, le lever des astres et leur coucher, avec toutes les circonstances de chacun de ces phénomènes, il pourra prévoir la constitution future de l’année. Avec de telles recherches et cette prévision des temps, le médecin aura la plus grande instruction sur chaque cas particulier ; il saura le mieux conserver la santé, et il ne pratiquera pas avec un médiocre succès l’art de la médecine. Si l’on objecte que tout cela est du ressort de la météorologie, on comprendra facilement avec quelque réflexion, que l’astronomie, loin d’être d’une petite utilité au médecin, lui importe beaucoup ; car l’état des organes digestifs change avec les saisons.

3. Je vais expliquer en détail comment il faut observer et approfondir chacun des points dont il a été question. Supposons une ville exposée aux vents chauds ; ce sont ceux qui soufflent entre le lever d’hiver du soleil et le coucher d’hiver ; ouverte à ces vents, elle se trouve à l’abri de ceux du nord. Dans cette localité les eaux seront abondantes, saumâtres, peu profondes, et par conséquent chaudes l’été et