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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/549

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non intermittentes et qui sont noirâtres, sanguinolentes, fétides, bilieuses, sont toutes mauvaises ; toutefois, il est avantageux qu’elles sortent bien, ainsi que les évacuations alvines et les urines [de mauvaise nature] ; mais s’il ne se fait pas quelque évacuation utile par ces voies, cela est mauvais (Aph. VII, 70, Coa. 237)[1].

48. Dans les fièvres non intermittentes, si les parties extérieures sont froides et les parties intérieures brûlantes, et qu’il y ait soif, cela est mortel (Coa. 113).

49. Dans une fièvre non intermittente, si ou une lèvre, ou un sourcil, ou un œil, ou le nez se tourne, si la vue, si l’ouïe est perdue, le malade étant faible, la mort, quel que soit celui de ces signes qui se manifeste, est prochaine (C. 72).

50. Lorsque, dans une fièvre non intermittente, il survient de la dyspnée et du délire, cela est mortel.

51. Dans les fièvres, les dépôts, ne se résolvant pas aux premières crises, annoncent la longueur de la maladie.

  1. Galien dit : « La fin de l’aph. est écrite de deux façons. Dans quelques exemplaires on lit : ἢν δὲ μή τι τῶν συμφερόντων ἐκκρίνηται. Dans d’autres on lit, sans la négation : ἢν δὲ τι τῶν συμφερόντων ἐκκρίνηται. La première leçon signifiera : S’il s’évacue quelqu’une des humeurs dont l’évacuation ne convient pas, cela ne vaut rien ; la seconde : S’il s’évacue quelqu’une des humeurs propres et utiles à l’être animé, cela ne vaut rien. La première leçon est préférable. » Aucun de nos manuscrits ne présente la variante dont parle Galien ; Magn. seul l’a en marge. Si l’on adoptait la seconde leçon rapportée et blâmée par Galien, il faudrait bien, je crois, adopter aussi l’interprétation qu’il en donne. Mais, quant à la première leçon, c’est faire une singulière violence au texte que de transporter arbitrairement la négation. Au reste, il me semble qu’en traduisant mot à mot, comme je l’ai fait, on a un sens satisfaisant. Les sécrétions même de mauvaise nature peuvent débarrasser l’économie et permettre la guérison ; dans ces cas elles seront relativement favorables ; je crois donc qu’il faut entendre ἀποχωρέουσαι καλῶς comme signifiant débarrassant le corps, soulageant le malade par leur sortie. La fin de l’aphorisme : s’il ne se fait pas quelque évacuation utile par ces voies, me semble susceptible de deux explications : ou bien que les évacuations de mauvaise nature ne débarrassent pas le corps, ne soulagent pas le malade, et ne sont qu’un accident de plus ajouté à la maladie ; en un mot que l’excrétion qui se fait par ces voies et qui est de mauvaise nature, n’est pas utile ; ou bien que les évacuations de mauvaise nature ne s’opèrent pas, et que les humeurs viciées restent dans le corps et empêchent la guérison, en un mot que l’excrétion de matières de mauvaise nature qui pourrait s’opérer par ces voies et être utile, ne se fait pas. Cet aphorisme est répété, VII, 70, mais là la rédaction est plus précise, et elle n’admet plus que le second des deux sens que présente l’aphorisme actuel.