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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/591

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hommes aussi, plutôt dans les parties postérieures que dans les parties antérieures du corps, ainsi qu’aux avant-bras et aux cuisses ; les hommes ont la peau rare, ce que montrent les poils qui y croissent[1] (Ép. II. 3 ; Ép. VI, 3).

70. Les personnes prises de fièvre quarte ne sont guère prises de spasme ; et, se trouvant affectées préalablement de spasme, elles en sont délivrées par la fièvre quarte, si celle-ci survient subséquemment (Ép. VI, 6).

71. Les malades dont la peau est tendue, aride et dure, meurent sans sueur ; ceux dont la peau est lâche et rare meurent avec sueur (Ép. VI, 6).

72. Les ictériques ne sont guère affectés de flatuosités.

SIXIÈME SECTION.

1. Dans les lienteries chroniques, les rapports aigres qui surviennent, lorsqu’il n’en existait pas préalablement, sont un signe favorable (Ép. II, 2).

2. Ceux dont les narines sont naturellement humides, et dont le sperme est aqueux, ont une santé plus débile ; dans des conditions contraires, la santé est plus robuste (Ép. VI, 6).

  1. Cet aph. est d’une rédaction obscure. Galien dit : « Les frissons ne commencent pas par les parties antérieures, parce qu’elles sont plus chaudes que les parties postérieures. Hippocrate donne comme caractère de ces parties la rareté du derme, et comme caractère de cette rareté l’abondance des poils. » De son côté Théophile dit : « On se demandera pourquoi les parties postérieures sont froides, et les antérieures plus chaudes. Hippocrate répond : parce que celles-ci ont la peau plus rare ; or, la rareté provient de la chaleur ; les poils montrent que la peau est plus rare et les poils en général naissent dans les parties antérieures, uniquement par la laxité des pores. » Théophile ajoute qu’il s’agit non des frissons avec tremblement et refroidissement, mais des refroidissements seulement (περιψύξεις). En résumé, Galien et Théophile entendent ainsi l’aph. : Les femmes ont les frissons dans les lombes et le dos ; les hommes les ont plutôt en arrière qu’en devant du corps ; cela tient à ce que le frisson attaque de préférence les parties plus froides ; le derrière du corps est plus froid que le devant ; car, ainsi que le montre l’abondance des poils, la peau est plus rare dans les parties antérieures, et la rareté de la peau est un indice de chaleur. Quelque répugnance que j’aie à me séparer des commentateurs anciens, néanmoins je ne puis ici admettre leur explication. Elle me semble renfermer une contradiction implicite : en effet, d’après eux, la région antérieure, plus velue, par conséquent plus rare, par conséquent plus chaude, est moins affectée du frisson que la postérieure ; mais Hippocrate ajoute : ainsi qu’aux avant-bras et aux cuisses ; or, les avant-bras et les cuisses ont la peau velue, par conséquent rare, par conséquent chaude ; ces parties ne devraient donc pas être prises de frisson. En outre, dans l’explication de Galien et de Théophile, il faut faire abstraction de la femme, dont le tronc est glabre aussi bien en devant qu’en arrière. Je pense donc qu’il s’agit ici uniquement d’une remarque sur la plus grande rareté de la peau chez l’homme que chez la femme, rareté manifestée par l’abondance des poils. C’est aussi le sens qu’ont adopté MM. Lallemand et Pappas. De cette manière, l’aph. serait composé de deux parties indépendantes et accidentellement accolées, l’une relative aux frissons chez la femme et l’homme, l’autre à la différence de rareté de la peau dans l’un et l’autre sexe.