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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/623

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54. Quand de la pituite est renfermée entre le diaphragme et l’estomac, et que, n’ayant d’issue dans aucune des deux cavités (ventre et poitrine), elle cause de la douleur, la maladie se résout si la pituite descend par les veines vers la vessie.

55. Quand le foie, plein d’eau, se rompt dans l’épiploon[1], le ventre se remplit d’eau, et les malades succombent.

56. L’anxiété, le bâillement, le frisson, on les dissipe en buvant du vin, mêlé avec partie égale d’eau (Ép. II, 6).

57. Quand il se forme des tumeurs dans l’urèthre, la suppuration et la rupture de la tumeur procurent la solution de la douleur (Aph. IV, 82).

58. Dans la commotion du cerveau par une cause quelconque, nécessairement on perd la parole (Coa. 489).

  1. Galien fait observer qu’il s’agit ici d’hydatides, affection à laquelle le foie est sujet, ainsi qu’on le reconnaît sur les animaux mis à mort. Se rompre dans l’épiploon est obscur ; l’épiploon, dit Galien, est fermé de tout côté, de sorte que rien n’y peut entrer, si ce n’est par l’estomac, le colon et la rate, organes dont il dépend ; il faut donc entendre ou qu’Hippocrate suppose une ulcération dans l’hypochondre droit, ou qu’il a dit εἰς τὸν ἐπίπλοον pour désigner seulement la cavité où est l’épiploon. Cette dernière explication me paraît la plus conforme à la nature des choses ; toutefois j’ai gardé dans la traduction l’expression amphibologique du texte. Κοιλίη indique ici la cavité péritonéale, comme le remarque Galien. Au reste, cet aphor. est relatif non à une hypothèse sur la formation des hydropisies, mais au cas où des poches hydaliques se rompent accidentellement dans le péritoine. Aussi l’aph. énonce-t-il que la terminaison est funeste, et c’est à tort que Galien, par des raisons théoriques, veut atténuer ce pronostic.