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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/669

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rable ; instruction dès l’enfance ; amour du travail ; longue application. Avant tout il est besoin de dispositions naturelles. Tout est vain quand on veut forcer la nature ; mais quand elle met elle-même dans la meilleure voie, alors commence renseignement de l’art, que l’élève doit s’approprier par la réflexion, l’élève pris dès l’enfance et place dans un lieu propre à l’instruction. Il faut en outre consacrer au travail un long temps, afin que renseignement, jetant de profondes racines, porte des fruits heureux et abondants.

3. Telle, en effet, est la culture des plantes, tel, l’enseignement de la médecine. Notre disposition naturelle, c’est le sol ; les préceptes des maîtres, c’est la semence ; l’instruction commencée dès l’enfance, c’est l’ensemencement fait en saison convenable ; le lieu où se donne l’instruction, c’est l’air ambiant, où les végétaux puisent leur nourriture : l’étude diligente, c’est la main d’œuvre ; enfin le temps fortifie toute chose jusqu’à maturité.

4. Voilà donc les conditions qu’il importe de réunir pour étudier la médecine, voilà la connaissance approfondie qu’il faut en acquérir, si l’on veut, parcourant les villes [pour y pratiquer], être répute non-seulement médecin de nom, mais encore médecin de fait. L’impéritie est un mauvais avoir, un mauvais fond pour ceux qui la portent jour et nuit avec eux ; étrangère à la confiance et au contentement, elle nourrit la timidité et la témérité ; la timidité, qui décèle l’impuissance, la témérité, qui décèle l’inexpérience. Il y a en effet deux