les envoyés furent congédiés. Ce Nébros embarqua aussi avec lui un homme de Calydon, élevé chez lui, et duquel il sera question, dès que la chose l’exigera. Lors donc que ces gens furent arrivés aux lieux que l’armée occupait, le Dieu se montra satisfait : la mortalité cessa parmi les soldats, et le ciel voulut que le cheval d*Euryloque (Euryloque était Thessalien, issu des Héraclides, « t dirigeait la guerre) cassa, en se roulant dans la poussière, avec son sabot, le conduit par où l’eau venait dans la place. Nébros corrompit cette eau par des médicaments qui mirent à mal le ventre des Criséens, ce qui ne contribua pas peu à la prise de la ville. Dès lors le courage crût aux assiégeants, qui se voyaient clairement secourus par le Dieu ; on fit des attaques, on proposa des prix à ceux qui monteraient les premiers sur la muraille, un combat très-violent s’engagea, et la ville fut emportée. Chrysus fut le premier qui atteignit au haut du mur et saisit la tour ; et après lui et le touchant du bouclier, l’homme de Calydon dont j’ai parlé. Chrysus tomba du haut de la tour, percé d’une lance par Mermodès, frère de Lycus, lequel Lycus avait été tué à coups de pierres lorsqu’il pénétra dans le sanctuaire pour enlever le trépied. C’est ainsi que la ville fut prise ; le secours de Nébros avec Chrysus eut un plein succès, aussi bien médical que militaire, la parole du Dieu fut véritable, et il fit ce qu’il avait promis. De leur côté, les Amphictyons érigèrent à Apollon le temple qui est aujourd’hui à Delphes, établirent le combat gymnique et hippique, dont ils s’étaient jusqu’alors dispensés, consacrèrent tout le territoire des Criséens, donnant, suivant l’oracle, au donneur ce qu’il avait donné, ensevelissant Chrysus, fils de Nébros, dans l’hippodrome, et ordonnèrent que Delphes, aux frais du public, lui ferait des sacrifices. Aux
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