que ; et là, tandis que Cos, avec ses îles, apporte un contingent, non pas petit mais très-grand, les fils d’Esculape servent |es Grecs, non-seulement comme médecins mais comme guerriers ; et Machaon même perdit la vie dans la Troade, lorsque, suivant le récit de ceux qui en ont écrit, il descendit du cheval dans la ville de Priam, Ainsi donc, soit parce que nous sommes de même race, soit parce que nous avons servi les Grecs et sommes issus de ceux qui les servirent, ne nous laites pas injustice. Je ne perdrai pas temps à revenir sur les affaires des Criséens ou des Perses, puisque vous m’avez entendu et qu’elles sont plus vulgairement connues que ce que j’ai rappelé ensuite ; mais ayez en la pensée qu’il est impie de faire injustice à ceux qui firent du bien. Or, puisque les faits eux-mêmes proclament que nous avons fait du bien, quels paraîtrez-vous, si vous préférez être injustes à être bons, vous les fils de pères tek que les traditions les représentent ? Je ne veux rien dire de trop amer ; mais vos pères, ô Athéniens, ont rendu aux Héraclides service pour service, et secouru plusieurs autres dont ils avaient reçu secours ; et le jour se passerait avant que j’eusse fini de raconter tous les bons traitements faits à beaucoup qui ne vous avaient été d’aucune utilité. Voyez-vous vous-mêmes, et, sans que je parle, connaissez ce que vous faites. L’absolu pouvoir, ô Athéniens, est mauvais ; car il ne sait pas se soumettre à une mesure, et il a perdu des cités et des peuples. Regardez dans les autres comme dans un miroir, et sachez ce que vous faites ; moi, je dis ce qui est vrai. C’est une nouvelle coutume de ne pas jeter, se fiant sur la bonne fortune, le regard aussi sur la mauvaise ; c’est une nouvelle coutume, mais non la vôtre ; car vous n’avez pas été, vous non plus, sans ressentir les coups du destin. Nous ne vous faisons aucune injustice ; et si nous vous en faisons, décidons-en, non par les armes, mais par la raison. Encore une chose que je vous demande, c’est que vous ne nous
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