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Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/238

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son art. Si quelqu’un regardait ces connaissances comme appartenant à la météorologie, pour peu qu’il veuille suspendre son opinion, il se convaincra que l’astronomie n’est pas d’une très mince utilité pour la médecine, mais qu’elle lui est au contraire d’un très grand secours. En effet, chez les hommes, l’état des cavités change avec les saisons.

Je vais exposer clairement la manière d’observer et de vérifier chacune des choses dont je viens de parler. Supposons une ville exposée aux vents chauds (ceux qui soufflent entre le lever d’hiver du soleil et le coucher d’hiver), ouverte à ces vents et abritée contre ceux du nord ; les eaux y sont abondantes, mais salines, peu profondes et nécessairement chaudes en été, et froides en hiver. [Ces eaux étant nuisibles à l’homme, elles causent un grand nombre de maladies.] Les habitants ont la tête humide et phlegmatique, et le ventre souvent troublé par le phlegme qui descend de la tête. Chez la plupart, les formes extérieures ont une apparence d’atonie. Ils ne sont capables ni de bien manger ni de bien boire. Tout homme qui a la tête faible ne saurait supporter le vin, car il est plus que d’autres exposé aux accidents que l’ivresse développe du côté de la tête. [Les habitants d’une telle ville ne sauraient vivre longtemps.] Voici maintenant quelles sont les maladies endémiques : les femmes sont valétudinaires et sujettes aux écoulements ; beaucoup sont stériles par mauvaise santé plutôt que par nature ; elles avortent fréquemment. Les enfants sont attaqués de convulsions, d’asthmes auxquels on attribue la production du mal des enfants (de l’épilepsie), qui passe pour une maladie sacrée. Les hommes sont sujets aux dysenteries, aux diarrhées, aux épiales, à de longues fièvres hibernales, aux épinyctides, aux hémorroïdes. Les pleurésies, les péripneumonies, les causas et toutes les maladies réputées aiguës ne sont pas fréquentes, car il n’est pas possible que ces maladies sévissent là où les cavités sont humides. Il y a des ophtalmies humides qui ne sont ni longues ni dangereuses, à moins qu’il ne règne quelque maladie générale, par