Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/241

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printemps, parce que le chaud et le froid y sont tempérés. Les maladies y sont moins fréquentes et moins fortes qu’ailleurs, mais elles ressemblent à celles qui règnent dans les villes exposées aux vents chauds. Les femmes y sont extrêmement fécondes et accouchent facilement. Il en est ainsi de ces localités.

Les villes tournées vers le couchant, abritées contre les vents de l’orient et sur lesquelles les vents du nord et du midi ne font que glisser, sont dans une exposition nécessairement très insalubre ; car premièrement, les eaux ne sont point limpides, parce que le brouillard, qui le plus souvent occupe l’atmosphère dans la matinée, se mêle avec elles et en altère la limpidité ; en effet, le soleil n’éclaire pas ces régions avant d’être déjà fort élevé. En second lieu, il y souffle pendant les matinées d’été des brises fraîches, il y tombe des rosées, et le reste de la journée le soleil, en s’avançant vers l’occident, brûle considérablement les habitants : d’où il résulte évidemment qu’ils sont décolorés et faibles de complexion, et qu’ils participent à toutes les maladies dont il a été parlé, sans qu’aucune leur soit exclusivement affectée. Ils ont la voix grave et rauque à cause de l’air qui est ordinairement impur et malfaisant. Les vents du nord ne le corrigent guère, parce qu’ils séjournent peu dans ces contrées, et ceux qui y soufflent habituellement sont très humides, car tels sont les vents du couchant. Dans une telle position, une ville offre l’image de l’automne, par les alternatives [de chaud et de froid qui se font sentir] dans la même journée, d’où résulte une grande différence entre le soir et le matin. Voilà ce qui concerne les vents salubres et ceux qui ne le sont pas.

Pour ce qui reste à dire sur les eaux, je veux exposer lesquelles sont malfaisantes, lesquelles sont très salubres, quel bien, quel mal résulte vraisemblablement de leur usage, car elles ont une grande influence sur la santé. Les eaux de marais, de réservoirs et d’étangs, sont nécessairement chaudes en été, épaisses et de mauvaise odeur. Comme elles