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LIVRE III.

était longue, et ceux dont l’affection était aiguë, succombèrent aux accidents du côté du ventre, car le ventre les fit tous périr (33).

20 [9] Tous les malades, outre les divers symptômes dont j’ai parlé, avaient du dégoût à un degré que je n’ai jamais rencontré ; mais surtout ceux [dont je viens de parler en dernier lieu] et parmi les autres malades, ceux qui étaient dans un état pernicieux. Les uns étaient altérés, les autres ne l’étaient point. Ni ceux [qui avaient des déjections] avec fièvre, ni les autres malades ne le furent beaucoup ; ils se laissaient conduire pour la boisson comme on voulait.

21. [10] Les urines, abondantes, n’étaient pas en rapport avec les boissons ingérées, mais elles les surpassaient de beaucoup en quantité. Après l’émission, il y avait quelque chose de mauvais dans leur apparence : elles n’avaient ni la densité convenable, ni les signes de coction, ni ceux d’une purgation avantageuse. Or, des purgations avantageuses par la vessie, c’est le plus souvent d’un bon augure. Elles donnaient, au contraire, chez la plupart, des signes de colliquation, de trouble, de souffrances et d’absence de crises.

22. [11] C’était surtout les phrénétiques et ceux affectés de causus qui tombaient dans un état comateux. On rencontrait aussi cet état chez tous ceux qui étaient atteints de quelque autre grande maladie accompagnée de fièvre. En général, chez la plupart des malades il y avait ou bien un coma profond, ou bien des sommeils courts et légers.

23. [12] Il régna encore épidémiquement beaucoup d’autres espèces de fièvres : des tierces, des quartes, des nocturnes, des continues, des chroniques, des erratiques, des assodes, des irrégulières dans leur marche (34). Toutes ces fièvres s’accompagnèrent d’un grand trouble : chez la plupart il y avait des perturbations du ventre, des frissonnements, des sueurs non critiques. Les urines étaient comme je les ai déjà décrites. Les maladies étaient le plus souvent chroniques, car les dépôts qui survenaient ne ju-