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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/114

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UN VIEUX BOUGRE

Un matin, allant dehors fixer les persiennes qu’il venait d’ouvrir, Michel y remarqua une inscription à la craie. Sa femme lui montra que, pareillement, on avait écrit sur la porte. Ne sachant lire ni l’un ni l’autre, ils regardèrent longuement les signes tracés et une grande tristesse assombrit ces pauvres gens.

— Quoi qu’on a mis ? répétait l’homme.

La femme dit, superstitieuse :

— C’est rien d’bon, à coup sûr…

Ils demandèrent au facteur quand il passa pour sa tournée. Celui-ci les renseigna avec brusquerie, car il partageait les sentiments de la majorité en toute chose :

— C’qu’y a d’écrit ?… C’est pas malin à connait’… Voilà : parricides et assassins… Quand on fait l’mal, on l’paye… À bon entendeur, salut !…

— Ah ! c’est pas Dieu possib’ ! gémit la Michel.

Michel murmura :

— T’as souhaité la mort au père… v’là c’que c’est !…

Elle soupira et, suppliante, elle dit :