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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/141

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UN VIEUX BOUGRE

couteau et il commanda rudement aux femmes, qui montraient de l’inquiétude :

— Silence, vous autres !… C’est à moi d’causer, ici !

Alors, s’adressant à l’inconnu :

— Qui que t’es, d’abord ?

Sans attendre la réponse, il bondit jusqu’à la porte avec une souplesse incroyable ; et, la barrant de son corps osseux, il ajouta :

— Tu sens la rousse… et j’en aime pas l’odeur…

— C’est vous, Gaspard Michel ?

— Oui… et après ?

Quels souvenirs terribles pouvaient le hanter ! Il était livide, et sa balafre blanche semblait continuer le rictus qui tordait sa bouche. L’inconnu le dévisagea ; puis il regarda tour à tour Michel et les femmes. Un sourire furtif créa de petites ombres sur sa face :

— Ça suffit… J’en d’mande pas plus… dit-il.

— On n’entre pas chez moi sans raison… Qu’est-ce qu’on m’veut ?… hurla Gaspard.

Il était terrible, son couteau à la main. Le visiteur recula d’un pas, pour s’adosser à la