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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/162

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UN VIEUX BOUGRE

bras pendant, assise sur un tabouret, et la poitrine reposant contre le lit.

Le glorieux concert des coqs l’éveilla en sursaut. Sa première pensée fut pour l’aurore qu’elle devinait à des rayons de poudre éblouissante coulés par les fentes des volets. Le jour frappait l’oreiller et coupait d’une ligne oblique le visage de Gaspard. Mlle Youyou se reprocha d’avoir mal défendu la vie chétive commise à sa garde et qui pouvait s’en être allée pendant sa défaillance. Elle recula vers l’échelle, et, doucement, elle souffla :

— Rubis !… Michel !…

Mlle Rubis, se montra en haut :

— Quoi ?…

— Dis à Michel, qu’y descende… j’ai trop peur…

— Qu’est-ce qu’y a ?

— Y n’a pas bougé… J’ai dormi… S’il était arrivé que’qu’chose… faudrait s’rend’compte… et j’ose pas… moi toute seule…

— Ma pauv’chérie ! murmura Mlle Rubis

— Oh ! vite ! supplia Mlle Youyou ; et,