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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/164

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UN VIEUX BOUGRE

leur mère, dont elles avaient dû reconnaître le corps à l’hôpital Beaujon.

— Ça bat… ah ! pas ben fort !… mais ça bat quand même ! annonça Michel.

Maintenant, le village s’animait, dans le soleil et la beauté du matin. Roubeau, le maire, vint se renseigner. Son fils, qui l’accompagnait, fixa Mlle Youyou d’une œillade audacieuse et chaude. Elle en ressentit l’insulte profondément et elle tourna le dos à l’effronté. Quand Loriot-Moquin arriva à la porte, Mlle Rubis stimula son amant :

— Michel, empêche-le d’entrer, c’lui-là ! Sa colère de la veille l’avait ressaisie et elle trépignait, à voir la nonchalance de Michel :

— J’veux qu’y s’en aille ! menaça-t-elle.

Le maréchal obéit, en haussant les épaules. Comme il descendait la marche du seuil, il se ravisa, fit volte-face, et, une cuisse en avant, le poing dessus, le pouce en l’air, il exprima sa supériorité d’homme, adressant le geste obscène à qui l’inspirait :

— Tiens, la brune, c’est pour toi !