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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/174

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XII


S’il existe chez l’homme une part de merveilleux, c’est la promptitude de la pensée et sa continuelle victoire sur le temps par la magie du souvenir. Il faut l’existence réduite au souffle machinal, le repos des sens ; alors la mémoire bout, l’esprit gagne une clairvoyance pénétrante, recouvre sa fraîcheur d’impression, son énergie, une souplesse, enfin, qui lui permettent de parcourir la plus longue carrière et même de la prolonger, en moins que ne dure le passage d’une étoile filante qui raie le bleu sombre d’un beau ciel d’août.

Assis sur une table, dans un coin très obscur, Michel balançait ses jambes l’une après l’autre.

Il en contemplait le mouvement inutile, pour