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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/190

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XIII


Lasse de la grande joie qui l’avait ébranlée, Mlle Rubis somnolait, étendue sur le lit, et l’un de ses bras couvrait ses yeux clos. Elle haïssait également sa sœur et Michel, parce qu’elle venait de les tromper ; et elle jubilait de les savoir dehors, n’osant rentrer, timides comme ils étaient.

Gaspard sentait la faim, la soif, et il savait qu’une femme était auprès de lui. Dans son esprit visionnaire, c’était encore la Mabrouka, et il se rappelait Ar’Guth. À cause de la fièvre, les oreilles lui bourdonnaient et il croyait entendre geindre le vent. Il s’imaginait la tourmente abattue sur une forêt, apportant la plainte des bêtes tapies, le bruit bref des branches qui cassent et celui des feuilles