Aller au contenu

Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
UN VIEUX BOUGRE

dait pour les transmettre à sa descendance.

Enrageant de devoir contenir sa voix, les poings près de sa bouche violente, Mlle Rubis lui répéta :

— J’te dis d’aller chercher un médecin !

— T’as qu’à te taire, toi !… C’est aux hommes à commander ! répliqua Michel.

Il s’était avancé sur elle, ajoutant :

— Tant qu’au vieux, y peut crever si ça lui plaît… t’entends ?

Elle recula : il avait la même expression sauvage qu’elle lui avait vue naguère, lorsqu’il avait failli l’étrangler ; et, à ce souvenir, sa gorge se contractait. Mlle Youyou les sépara, hagarde d’effroi, redoutant que Michel ne fût jaloux aussi :

— Michel… lui fais pas d’mal… C’est l’grand-père qui l’aura forcée…

Interdite par l’air épouvanté de Mlle Rubis, elle essaya de se reprendre ; puis, montrant Gaspard, qui se soulevait sur un coude :

— L’grand-père qui s’lève ! s’écria-t-elle.

Sa balafre était blanche à travers sa face très rouge, et il sourcillait.