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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/207

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UN VIEUX BOUGRE

entend’… et tu verras si j’ai raison… Y aura tantôt un mois qu’ t’as r’pris ta place chez nous… Tu m’ f’ras c’te justice que j’ t’ai point parlé de te r’mett’ au travail… ni de rien pour t’ennuyer… Tout d’ même j’aurais pu t’ dire qu’ sans toi, l’ vieux s’ s’rait point dérangé et qu’on n’aurait pas tous ces arias !… Quand c’est qu’on commence avec l’amour… on va plus loin qu’on pensait… Oui, moi qu’ai pourtant jamais eu qu’un homme, j’ comprends les faut’s de sentiment… Aussi, le passé, c’est l’ passé… et j’ fais la croix d’ssus…

Elle remplit de vin le verre qu’elle avança sous le nez de Michel :

— Bois donc, nigaud !… C’est d’ la boisson d’évêque…

Elle lui toucha le front :

— T’as la tête chaude : signe de souci…

Il but, la mine dégoûtée, de même que si le breuvage parfait eût été quelque immonde lie.

— C’est donc qu’ t’en tiens encore pour ces filles-là, mon p’tit ?…

— Ah ! non…