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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/214

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UN VIEUX BOUGRE

du fossé… en d’dans, quoi !… La quatrièm’, d’ not’ bord… C’ soir y aura pas d’ lune… C’est pourquoi que j’ t’ai causé… T’as compris ? Répète, pour voir ?…

Il répéta correctement. Il lui fallut jurer de nouveau, et dans les formes sacramentelles. La mère, alors, ouvrit la gaine de l’horloge. Le battement du pendule emplit la salle de son tic-tac plus fort et la grosse lentille de cuivre luisait comme un soleil. Tout cet or dont ils avaient parlé, un méchant bout de toile noué d’une ficelle le contenait.

— Ça peut êt’ le commenc’ment d’un’ belle terre… pour c’ que ça pèse !

Michel admirait la sagesse maternelle. Soulevant sa blouse, il frappa sur sa poche.

— T’as juré, mon gas ! dit solennellement Mme Michel.

La somme remise au fils, elle éprouva une grande incertitude et un besoin de réconfort :

— Ah ! viens qu’on s’embrasse, mon p’tit gas ! s’écria-t-elle.

Jusqu’au soir, derrière le boiteux qui était