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UN VIEUX BOUGRE

Sa sœur, les poings sur les hanches, se pencha devant elle, la tête de côté :

— Quoi ? t’as l’ pépin pour c’ gosse-là !

Elle ne leva pas les yeux de dessus son ouvrage et elle répondit :

— T’es bête !…

Elle demeura pensive. Une délicate fraîcheur émouvait son âme, et elle était éblouie, autant que si toute la clarté solaire l’eut elle seule inondée.

— Ben, ma vieille ! s’écria Mlle Rubis.

— M’ennuie pas… Tu t’trompes, et puis c’est tout…

Après un temps, Mlle Rubis lui proposa d’aller voir ferrer, devant chez Loriot-Moquin. C’était un de leurs amusements, faute de mieux. Le maréchal se croyait admiré d’elles. Il se faisait raser deux fois la semaine au lieu d’une, et il maniait les chevaux avec rudesse, donnant de la voix, fier de ses biceps qu’il gonflait pour le moindre effort. Mme Loriot-Moquin laissait brûler les sauces à la cuisine, parce que les effets de la jalousie sont incalculables.