tait sa jambe infirme, pour paraître souffrir sans critiquer personne. L’aïeul, impassible, les tenait tour à tour sous son regard cruel.
— Alors… faudra qu’ je m’ loue chez l’s aut’s… si vous n’ gardez rien ? dit encore Michel.
Gaspard souleva les épaules et ce fut toute sa réponse avant de quitter la place.
— Y n’a pas l’ droit d’ fair’ ça ! s’écria Michel.
Les autres l’approuvaient. Il s’emporta, leur faisant honte de se soumettre quand la ruine les menaçait.
— On peut rien cont’ lui, tu sais ben ! murmura la femme.
Comme il poursuivait, crachant l’injure, allant et venant, le boiteux lui intima de se taire :
— C’est d’ mon père, que tu parles !… Assez !… Sans lui, on s’ rait pas là, ni moi, ni toi… Il est l’ maît’ de son bien avant nous…
— Alors, ça vous va qu’y s’ défasse de tout ?
— Non, ça m’ va pas !… Mais je l’ respec’ quand même… et j’ veux qu ’t’ en fasses autant !…
Par sa douceur, la Michel réussit à les apaiser.