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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/282

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UN VIEUX BOUGRE

— J’ vas coucher chez l’ grand-père… Faut pas qu’on y vole c’ qu’il a, bon sang !

— Et si y veut pas d’ toi ?

— Alors, j’irai quand même, l’ père ! J’ai mis ça dans ma caboche… et ça y est bien !…

Dès le lendemain, au soir venu, Gaspard accueillit Michel dans sa maison :

— Ton père m’a dit qu’ tu voudrais coucher ici ?

— Oui… dame ! c’est pour vot’ service… rapport aux ch’ minards…

— Ça m’ connaît, c’ te graine-là… et c’est moins voleur qu’ la famille, souvent…

Il eut un ricanement sec, et il ajouta :

— J’ suis qu’une vieillerie, à présent…

— Personne dit ça ! protesta Michel.

— Ah ! j’ suis p’ us un homme, va !… Ben, tu couch’ ras au grenier… où qu’ tu couchais avec Rubis… C’est la même paille, d’ailleurs…

Tandis que l’autre montait par l’échelle, le vieux sembla attiré, le cou tendu, un pied sur la première barre ; et il tâtait son couteau dans sa poche.