Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/127

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VIE D’ALEXANDRE SÉVÈRE


I. Après le meurtre de Varius Héliogabale (j’aime mieux l’appeler ainsi qu’Antonin ; car ce fléau de la république n’avait rien des Antonins, et d’ailleurs un sénatus-consulte fit enlever ce nom des annales de l’empire) ; après le meurtre d’Héliogabale, pour réparer les maux du genre humain, Aurelius Alexandre, natif de la ville d’Arka, fils de Varius, neveu de Varia et cousin de ce même Héliogabale, reçut la pourpre impériale. Déjà, à la mort de Macrin, le sénat lui avait conféré le titre de César. Il reçut alors le nom d’Auguste. Il lui fut accordé, en outre, par décret du sénat, de prendre le titre de Père de la patrie, avec les attributions proconsulaires, la puissance tribunitienne, et le droit de présenter cinq fois une même proposition. Et pour qu’on ne regarde pas comme précipitée une telle accumulation d’honneurs, je vais exposer les causes qui engagèrent le sénat à les lui décerner, et lui à les accepter : car il ne convenait pas à la dignité du sénat de les déférer tous en une seule fois, ni a un bon prince de ravir d’un seul coup tant de dignités. Or, les soldats avaient coutume de se créer tumultuairement des empereurs, de les changer avec la même facilité, apportant souvent pour excuse qu’ils avaient agi ainsi parce qu’ils ignoraient