Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/131

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affranchi de son père, qui depuis écrivit l’histoire de sa vie ; pour maître de grammaire dans sa patrie, le Grec Nébon ; pour rhéteur, Sérapion ; pour maître de philosophie, Stilion : à Rome il eut pour grammairien le célèbre docteur Scaurinus, fils de Scaurinus ; pour rhéteurs Jules Frontin, Bébius Macrin, et Julius Granianus, dont les discours sont encore déclamés de nos jours. Mais il ne profita pas beaucoup dans les lettres latines, comme on peut s’en convaincre d’après ses allocutions au sénat, et ses harangues, aux soldats ou au peuple : et en effet, il n’aima guère la faconde latine ; mais il affectionna les gens de lettres, et craignait surtout qu’ils n’écrivissent sur lui quelque chose de mordant. Enfin il daignait les admettre auprès de lui, et voulait qu’ils sussent tout ce qu’il faisait, soit en public, soit en particulier, les en instruisant lui-même s’ils n’en avaient pas été témoins, et demandait ensuite à voir leurs écrits, afin qu’ils ne reçussent la publicité qu’après qu’il eut vérifié l’exactitude des faits.

IV. II défendit qu’on I’appelât seigneur. Il ordonna qu’on lui écrivît comme à un simple particulier, ne se réservant que le titre d’empereur. II ne voulut de pierres précieuses ni sur ses chaussures, ni sur ses vêtements, comme l’avait fait Héliogabale ; il porta habituellement des vêtements blancs, sans broderies d’or, comme ceux sous lesquels on le représente ; manteau et toge comme le reste des citoyens. Il vécut avec ses amis dans une telle familiarité, que souvent il s’asseyait sur un même siège avec eux, qu’il allait partager leurs repas, et qu’il en avait toujours quelques-uns autour de lui qui n’avaient pas besoin d’invitation pour y être admis. On le saluait sans plus de cérémonial que s’il eût été simple sénateur : son palais était ouvert à tous ; point d’huissiers intro-