Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/149

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ficiels. Comme il était encore fort jeune quand il parvint à l’empire, il associa sa mère à toutes ses actions, tellement qu’on eût dit qu’elle régnait aussi : c’était une femme de mœurs pures, mais avare, et avide d’or et d’argent.

XV. Dès qu’il commença à tenir lui-même les rênes du gouvernement, il révoqua tous les juges, et écarta des offices et des charges publiques tous ces hommes que l’impur Héliogabale avait tirés des classes les plus abjectes. Il purgea ensuite le sénat et l’ordre des chevaliers, puis les tribus elles-mêmes ; et soumit à un examen rigoureux ceux qui s’appuyaient sur des prérogatives militaires. Il passa en revue son palais et toute sa suite, rejetant de sa cour tous les offices infâmes et obscènes, et ne souffrit personne d’inutile parmi ses gens. Il fit ensuite serment de n’admettre aucune suppléance, pour ne pas augmenter les charges de l’État : disant qu’un empereur usait mal des ressources que lui confiait le sénat, quand il nourrissait du produit des provinces des hommes qui n’étaient ni nécessaires ni utiles à la république. Il défendait qu’aucun concussionnaire, dans quelque ville que ce fût, restât investi de la judicature. S’il s’en trouvait, les gouverneurs des provinces avaient ordre de les chasser. Il examina scrupuleusement les fournitures militaires, et punit de la peine capitale les tribuns qui par friponnerie avaient frustré les soldats de ce qui leur était dû. Il faisait examiner les causes et les procès par les officiers de la chancellerie, et par les jurisconsultes les plus savants et les plus dévoués, à la tête desquels était alors Ulpien ; puis se faisait rendre compte de toutes les affaires.

XVI. Il porta un nombre infini de lois très sages sur les droits respectifs du peuple et du fisc, mais jamais