Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/163

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rands, les verriers, les fourreurs, les carrossiers, les banquiers, les orfèvres, et les autres corps d’états ; et les revenus en furent affectés à l’entretien des bains qu’il avait fondés et de ceux qui existaient avant lui, et qu’il fit ouvrir au peuple : les forêts furent également destinées à l’entretien des bains publics. Il y ajouta de l’huile pour le luminaire de ces établissements, qui auparavant n’étaient pas ouverts avant le jour, et se fermaient au coucher du soleil.

XXV. Quelques auteurs ont prétendu que son règne n’avait pas été ensanglanté : c’est une erreur : car le nom de Sévère lui fut donné par les soldats, à cause de son austérité et de l’âpreté qui signala quelquefois sa haine. Il acheva les travaux commencés par les anciens empereurs. Lui-même il fit élever beaucoup de nouveaux édifices, parmi lesquels nous citerons les thermes de son nom, établis près de ceux de Néron, et où il fit venir l’eau qu’on appelle aujourd’hui fontaine Alexandrine. II planta un bois autour des bains particuliers, sur le terrain de bâtiments qu’il avait achetés et qu’il fit démolir. Il inventa ce qu’il appelait la cuve-océan, tandis que Trajan n’avait fait faire que des cuves ordinaires, qu’il livrait au public à certains jours. Il acheva et embellit les thermes d’Antonin Caracallus, en y ajoutant des inscriptions tirées des oracles. Il inventa et appliqua à l’ornement de son palais, cette combinaison des deux marbres de Porphyre et de Lacédémone, qu’on appela le travail alexandrin. Il érigea dans Rome grand nombre de statues colossales, et pour cela fit partout rechercher des artistes. Il fit frapper une grande quantité de pièces de monnaie, où il était représenté vêtu comme Alexandre ; il y en avait en electrum, mais la majeure partie était en or. Il défendit aux femmes décriées de venir saluer son épouse et sa mère. Il harangua souvent le peuple dans la ville, à la manière des tribuns et des consuls de l’ancienne république.