Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/167

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à chaque dignité un costume qui servît à les faire distinguer, ainsi qu’un vêtement particulier à tous les esclaves, pour que le peuple les reconnût plus facilement, en cas de sédition, et pour éviter qu’on Ies confondît avec les hommes libres. Mais ce projet déplut à Paul et à Ulpien, qui dirent qu’au contraire ce serait multiplier les rixes en facilitant le moyen d’injurier certains individus. Il fut, pour lors, arrêté qu’il suffisait que les chevaliers romains fussent distingués des sénateurs par la qualité de la bande de pourpre qui couvrait leur tunique. II permit aux vieillards l’usage de la pénule dans l’intérieur de la ville, pour se préserver du froid, tandis que jusqu’alors ce genre de vêtement ne se portait qu’en voyage ou en temps de pluie. Il défendit aux dames romaines l’usage de la pénule en ville, et le leur permit en voyage. Il parlait avec plus de facilité la langue grecque que la langue latine, faisait assez bien les vers, aimait la musique, connaissait parfaitement l’astrologie, tellement que, par son ordre, des astrologues ouvrirent des cours à Rome et professèrent cette science. Il était fort habile aussi dans l’art des aruspices, et le vol des oiseaux lui était si familier, qu’il l’emportait sur les Basques et les augures pannoniens. Il s’occupa de géométrie ; il peignait admirablement ; il chantait avec grâce, mais jamais il ne voulut avoir d’autres témoins que sa famille. II écrivit en vers la vie des bons princes. Il savait jouer de la lyre, de la flûte, de l’orgue hydraulique. Il savait aussi sonner de la trompette ; mais depuis qu’il fut empereur, il ne toucha jamais cet instrument. Il fut le premier lutteur de son temps, et consommé dans l’art militaire. Aussi, toutes les guerres qu’il eut à soutenir, il les termina avec gloire.

XXVIII. Il fut revêtu trois fois du consulat ordinaire, et chaque fois, à la première assemblée du peuple, il se fit subroger en sa charge. Il jugea très sévèrement les voleurs, leur attribuant tous les crimes qui se com-