Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/169

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mettaient journellement, et les condamna avec la dernière rigueur, Ies appelant les ennemis les plus funestes de la république. Un secrétaire ayant remis au conseil un faux rapport dans un procès, il lui fit couper les tendons des doigts, pour lui ôter tout moyen de jamais écrire, et l’exila. Un homme élevé en dignité, qui avait mené autrefois une vie de débauche et s’était même rendu coupable de larcins, fort de la protection que lui avaient accordée quelques rois, ses amis, avait obtenu accès auprès du prince. Son infidélité ayant, été découverte en présence même de ses protecteurs, I’empereur ordonna qu’il fût entendu dans sa défense par ces rois ; le fait ayant été prononcé, il fut condamné. Alors ces rois, interrogés quel était chez eux le supplice infligé aux voleurs répondirent : « La croix ». Sur cette réponse, cet homme fut mis en croix, et ainsi I’ambitieux fut condamné par ses protecteurs mêmes, sans que la clémence, à laquelle Alexandre tenait tant, en souffrit la moindre atteinte. Il dressa, en I’honneur des empereurs, sur le forum de Nerva que I’on appelle Ie Passage, des statues colossales, tant pédestres et nues, qu’équestres, avec tous leurs titres, et des colonnes d’airain sur lesquelles étaient gravés leurs faits et gestes ; à l’exemple d’Auguste, qui plaça sur son forum des statues de marbre des grands hommes, avec l’exposé de leurs hauts faits. Il voulait qu’on le crût d’origine romaine ; car il rougissait d’être appelé Syrien, depuis surtout qu’un certain jour de fête, ceux d’Antioche, d’Égypte et d’Alexandrie l’avaient, suivant leur habitude, piqué au vif par leurs sarcasmes, l’appelant chef de la synagogue syrien et grand prêtre.

XXIX. Avant de parler de ses guerres, de ses expéditions et de ses victoires, je dirai quelques mots de sa vie journalière et domestique. Or, voici quelle était sa manière de vivre : d’abord, toutes les fois qu’il le pou-