Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que l’un et l’autre défaut soient désavoués par de bons auteurs, auxquels il se plaisait à ajouter foi. Après la lecture, il s’exerçait à la lutte, ou à la paume, ou à la course, ou à quelque jeu moins fatigant. Et ensuite, se faisant frotter d’huile, il se lavait, mais jamais ne se servait de bains chauds : il se plongeait dans le réservoir, y restait environ une heure, et buvait, à jeun, près d’un setier de l’eau fraîche de la fontaine Claudia. Sorti du bain, il prenait beaucoup de pain et de lait, des œufs et du vin miellé : ainsi restauré, quelquefois il déjeunait, quelquefois il ne mangeait qu’au dîner ; mais plus souvent il déjeunait. Il usa fréquemment du tétrapharmaque d’Adrien, dont parle Marius Maximus dans la Vie de cet empereur.

XXXI. Après midi, il passait à la signature et à la lecture des lettres, où étaient toujours présents les secrétaires impériaux, les maîtres des requêtes, et les archivistes : quelquefois même, si, par des raisons de santé ils ne pouvaient se tenir debout, ils s’asseyaient, pendant que les greffiers et les gardes-notes lisaient : de sorte que, s’il y avait lieu d’ajouter quelque chose, Alexandre, toujours d’après l’avis de celui qui passait pour le plus instruit, l’ajoutait de sa propre main. Après les dépêches, il rassemblait ses amis, et s’entretenait familièrement avec eux : jamais il ne resta seul avec qui que ce fût, si ce n’est avec Ulpien, son préfet, par l’habitude qu’il avait de l’associer à tous ses travaux, à cause de sa grande justice. Quand il faisait venir l’autre préfet, il fallait, qu’Ulpien vînt aussi. Il appelait Virgile le Platon des poètes, et son image était placée, avec celles de Cicéron, d’Achille et autres grands hommes, dans son second oratoire. Mais pour Alexandre le Grand, il le conserva