Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/175

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parmi les dieux et les bons empereurs dans son oratoire principal.

XXXII. Jamais il ne fit d’affront à aucun de ses amis et de ses compagnons, ni même aux maîtres ou aux princes des offices. II s’en rapporta toujours au jugement de ses préfets, assurant que celui qui mérite un affront, doit recevoir du prince sa condamnation et non son congé. Si quelquefois il donnait un successeur à un des officiers présents, il lui disait : « La république vous remercie ; » puis lui faisait quelques dons, de sorte que, rendu à la vie privée, il pouvait vivre honorablement suivant son rang : or, ces dons consistaient en terres, bœufs, chevaux, froment, fer, matériaux de construction d’une maison, marbres pour l’orner, et main-d’œuvre suivant la nature du travail. Rarement il distribua de l’or et de l’argent, si ce n’est aux soldats, disant que « c’était un crime au dispensateur des deniers publics, de détourner pour ses plaisirs et pour les plaisirs des siens l’argent fourni par les provinces. » Il fit remise à la ville de Rome de la contribution levée sur Ies marchands, et du droit de couronne d’or.

XXXIII. Il établit pour Rome quatorze curateurs pris parmi les consulaires, et qu’il chargea d’entendre conjointement avec le préfet de la ville toutes les affaires urbaines : ils devaient ainsi être tous présents, ou du moins en majorité, lorsqu’on rédigeait les actes. Il constitua en corps d’états les marchands de vin, les marchands de graines, les cordonniers, et en général tous les artisans ; il leur donna à chacun des patrons pris parmi eux, et détermina quels seraient leurs juges, et les causes dont connaîtraient ces juges. Jamais il ne donna ni or ni argent aux comédiens, à peine quelque menue monnaie : il leur ôta même les habits précieux dont Héliogabale les avait gratifiés. Il habilla ce qu’on appelle