Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/187

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d’éloignement pour ceux qui outrageaient la nature, que, comme nous l’avons dit ci-dessus, il voulut porter une loi contre ce genre de débauche. Il établit dans chaque quartier des greniers publics en faveur de ceux qui n’avaient pas d’emplacement chez eux pour conserver leurs récoltes. Il fit faire des bains pour les quartiers qui en étaient privés ; et beaucoup de ces bains portent encore aujourd’hui le nom d’Alexandre. Il fit construire de très belles maisons, qu’il donna à ses amis, particulièrement à ceux dont il reconnut l’intégrité. Il abaissa tellement le taux des contributions, que ceux qui sous Héliogabale avaient payé dix auréus, n’en payaient plus que le tiers d’un, c’est-à-dire la trentième partie de l’ancien impôt. Alors, pour la première fois, ou vit des demi-auréus, et même des tiers d’auréus, quand il eut baissé l’impôt à ce taux. Il devait même mettre en circulation des quarts d’auréus, qui eussent été les moindres pièces, parce que l’impôt ne pouvait descendre plus bas. Ils étaient même déjà frappés ; et il les conservait à la monnaie, attendant pour leur émission que l’impôt pût être abaissé ; mais, les nécessités publiques ayant empêché cette dernière diminution, il fit remettre à la fonte ces quarts d’auréus, et ne fit faire que des tiers d’auréus et des auréus entiers. Il fit également détruire les doubles, les triples, les quadruples auréus, et même les pièces de dix et au-delà, jusqu’à deux livres et même celles de cent livres, qu’Héliogabale avait imaginées, avec défense qu’on en fît usage comme monnaie ; aussi depuis ce temps on ne les considéra plus que comme simple matière. II disait que la valeur de toutes ces pièces forçait le prince à des libéralités plus fortes qu’il ne voulait, et qu’au lieu de plusieurs monnaies de moindre valeur, en donnant dix et plus en une seule, il se trouve donner des sommes de trente, de cinquante et de cent auréus.

XL. II portait peu de soie dans ses habits ; jamais il n’en mit qui fussent tout de soie, jamais il n’en donna