Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/23

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infâme passion, lui qui abandonnait toutes les parties de son corps, et sa bouche même, aux souillures de l’un et de l’autre sexe. À cette époque Claudius périt assassiné, disait-on, par des voleurs : son fils avait autrefois pénétré jusqu’à Commode le poignard à la main ; on fit aussi mourir sans formes de procès beaucoup d’autres sénateurs et des femmes opulentes. Dans les provinces, un grand nombre de personnages furent accusés pour leurs richesses, et dépouillés ou mis à mort. Quant à ceux contre qui l’on ne pouvait imaginer aucune accusation, on leur reprochait d’avoir voulu inscrire Commode comme leur héritier.

VI

En ce même temps Pérennis rapportait à son fils tout l’honneur des succès obtenus chez les Sarmates par les autres généraux. Cependant ce Pérennis, ayant, dans la guerre de Bretagne, mis à la tête des troupes des hommes de l’ordre des chevaliers, en remplacement de sénateurs, le fait ayant été dénoncé par des députés de l’armée, ce Pérennis, naguère si puissant, fut tout à coup déclaré ennemi de l’État, et livré aux soldats pour être mis en pièces. Cléandre, l’un des officiers de la chambre de l’empereur, succéda à son crédit. Après la mort de Pérennis et de son fils, Commode désavoua bien des choses comme n’ayant pas été faites par lui-même, et parut vouloir les réparer. Mais ce repentir de ses crimes ne put durer au delà de trente jours, et il fit par le ministère de Cléandre des actions plus odieuses que celles dont il s’était rendu coupable par l’intermédiaire de Pérennis. Cléandre avait bien succédé à Pérennis pour la puissance ; mais comme préfet du prétoire, ce fut Niger, qui ne garda cette charge que l’espace de six heures : car on changeait de préfet tous les jours et, pour ainsi dire, toutes les heures, Commode se portant à plus d’excès qu’il n’avait jamais fait. Marcius Quartus fut préfet pendant cinq