Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/25

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jours. Ses successeurs furent, au gré de Cléandre, ou emprisonnés ou tués ; il permit que des affranchis fussent élus pour remplir le sénat et les rangs des patriciens. Alors, pour la première fois, on vit vingt-cinq consuls dans une année. Toutes les provinces furent vendues. Cléandre faisait argent de tout ; il rappelait des exilés et leur conférait des dignités ; il cassait les jugements rendus ; mais une chose qui témoigne de la stupidité de Commode, c’est qu’il eut assez de crédit pour faire périr, sous l’inculpation de tentative d’usurpation, Byrrus, beau-frère de Commode, qui faisait des remontrances à l’empereur et lui découvrait ce qui se passait ; plusieurs autres qui se mêlèrent de la défense de Byrrus furent également mis à mort. De ce nombre fut le préfet Ébutianus, à la place duquel Cléandre lui-même, avec deux autres qu’il s’adjoignit, fut créé préfet. On vit alors, pour la première fois, trois préfets du prétoire, dont un affranchi, qui fut spécialement chargé du glaive impérial.

VII

Mais Cléandre lui-même eut une fin digne de sa vie. En effet, Arrius Antoninus ayant péri victime de ses menées, sous la fausse accusation d’avoir agi en faveur d’Attale, qu’il avait condamné dans son proconsulat d’Asie, et Commode, assailli par les fureurs du peuple, ne pouvant plus maîtriser l’envie qu’excitait Cléandre, il le livra à la vengeance populaire. Apolaustus et d’autres affranchis de la cour furent en même temps mis à mort. Entre autres choses que fit Cléandre, il eut commerce avec les concubines de Commode, et en eut des enfants, qui, après sa mort, furent tués avec leurs mères. L’empereur mit en sa place Julianus et Régillus, qu’il fit tuer aussi dans la suite. Après ceux-ci, il fit mourir Servilius Silanus et Dulius Silanus avec les leurs ; ensuite Anicius Lupus, Pétronius Mamertinus et Pétronius Sura, et Antonin, fils de Mamertinus et de sa sœur.