Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/35

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vation dans le palais Commodien, le 11 des calendes Romaines, Présens étant consul pour la seconde fois. Comme il méditait un troisième voyage, il fut retenu par le sénat et par son peuple. On fit des vœux publics pour lui aux nones Pieuses, Fuscianus étant consul pour la seconde fois. On a trouvé aussi consigné dans des lettres, qu’il combattit sous son père trois cent soixante-cinq fois ; qu’aux combats des gladiateurs, il avait recueilli jusqu’à mille palmes, pour avoir vaincu ou tué autant de rétiaires. Il tua de sa propre main plusieurs milliers de bêtes de diverses espèces, même des éléphants, et cela souvent sous les yeux du peuple romain.

XIII

Quoiqu’il se distinguât dans toutes ces choses, il était, du reste, faible et sans vigueur ; il portait une hernie inguinale si proéminente, qu’on la voyait à travers ses vêtements de soie. On a composé contre lui bien des vers, dont Marius Maximus se glorifie dans son ouvrage. Il déployait une telle force pour tuer les animaux, qu’avec un pieu il transperçait un éléphant, et que d’un coup de bâton il lui arriva de faire sauter les cornes d’une gazelle ; enfin, qu’il tua des milliers d’animaux, et des plus grands, en les frappant chacun d’un seul coup. Il fut tellement éhonté, qu’assis à l’amphithéâtre ou au théâtre en habit de femme, il lui arriva souvent de boire en public. Cependant sous son empire, et pendant le cours d’une vie si dissolue, furent vaincus par ses lieutenants les Maures et les Daces. Les Pannonie furent pacifiées. En Bretagne, en Germanie, en Dacie, l’on refusait de reconnaître son autorité ; ses généraux rétablirent partout le bon ordre et la soumission. Quant à lui, il était d’une paresse et d’une négligence telles pour donner sa signature, que souvent il ne l’apposait qu’une seule fois pour plusieurs édits. Dans bien des lettres il se contentait