Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/37

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d’écrire le mot Vale[1]. Il chargeait, du reste, de toutes ses affaires diverses personnes, qui tournèrent, dit-on, à leur profit bien des condamnations.

XIV. Par suite de cette négligence, tandis que ceux qui gouvernaient alors la république, en pillaient les ressources, une grande famine se manifesta dans Rome, quoique les grains ne manquassent pas. Il est vrai que dans la suite Commode fit mourir ou proscrivit les accapareurs ; mais lui-même, voulant que le siècle Commode fût assimilé au siècle d’or par le bas prix excessif des denrées, rendit par cette mesure la pénurie plus grande encore. Sous son règne, beaucoup de gens rachetèrent pour de l’argent leur propre vie ou le châtiment des autres. Il rendit même les différents degrés de supplices, les sépultures, les commutations de peines, et même la substitution des personnes condamnées à perdre la vie. Il vendit jusqu’aux provinces et aux gouvernements ; et le prix en revenait partie à Commode, partie à ceux qu’il employait. II vendit à plusieurs la vie de leurs ennemis. Les affranchis, sous son règne, vendirent même l’issue des procès. Il ne supporta pas longtemps les préfets Paternus et Pérennis ; de tous ceux qu’il créa, aucun ne resta trois ans en charge ; il les fit mourir presque tous par le poison ou par le glaive. Il changea les préfets de Rome avec la même facilité.

XV. Après avoir longtemps fait toutes choses au gré des officiers de sa chambre, il prenait plaisir à les faire périr. L’un d’eux, Électus, voyant avec quelle facilité il tuait ses officiers, le prévint et se joignit au complot qui décida de la vie de l’empereur. Quand celui-ci n’était que spectateur au théâtre, il prenait des armes de gladiateur, et couvrait ses épaules nues d’un morceau de pourpre.

  1. Portez-vous bien.