Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/55

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au nom d’Antonin Diadumène. Quant à celle au nom de Macrin, on attendit l’ordre du sénat. On lui dépêcha donc des lettres dans lesquelles on lui annonçait le nom d’Antonin. Ce nom disposa favorablement le sénat pour les nouveaux maîtres de l’empire. Quelques-uns cependant pensent que l’on n’agit en tout cela qu’en haine d’Antonin Caracallus. L’empereur Macrin avait projeté de donner au peuple, en l’honneur d’Antonin son fils, des manteaux de couleur rose qu’on aurait appelés Antoniniens, comme les casaques longues de Bassianus avaient été appelées Caracalles, assurant que son fils serait à bien plus juste titre surnommé Penuleus ou Penularius, à cause de son manteau, que Bassianus Caracallus à cause de sa longue casaque. Il promit au peuple un congiarum par un édit sous le nom d’Antonin, ainsi que va l’indiquer l’édit lui-même : « Je voudrais, citoyens, que nous fussions déjà présents au milieu de vous : votre Antonin vous donnerait le congiarium à l’occasion de son nom : en outre, il choisirait parmi vous de jeunes garçons et de jeunes filles, qu’il appellerait Antoniniens et Antoniniennes, pour immortaliser la gloire d’un nom qui vous est si cher, etc. »

lIl. Après cela, il fit distribuer dans les camps des drapeaux et des étendards antoniniens. Il fit faire des statues de Bassianus en or et en argent, et pendant sept jours il y eut des prières publiques pour le nom d’Antonin. C’était le plus bel enfant qu’on pût voir : taille svelte, chevelure blonde, yeux noirs, nez allongé, menton de la forme la plus belle, bouche qui semblait provoquer les baisers ; naturellement fort, l’exercice avait donné de la délicatesse à ses formes. Dès qu’il eut reçu les habits d’écarlate et de pourpre, et les autres insignes militaires des empereurs, il parut comme un astre brillant, comme un être tout céleste, dont la beauté devait attirer à lui tous les cœurs. Voilà ce que j’ai cru