Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/57

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devoir dire au sujet de l’avènement de cet enfant à l’empire. Parlons maintenant des présages qui le lui annonçaient, et qui, tant pour les autres choses que pour cet avènement surtout, sont réellement frappants.

IV. Le jour où il naquit, son père, alors intendant du trésor, vit deux vêtements de pourpre, et, les trouvant fort éclatants, les fit transporter dans la chambre même où deux heures après naquit Diadumène. Autre présage : les enfants naissent ordinairement coiffés d’un bonnet naturel que les accoucheuses enlèvent, et vendent aux avocats crédules, auxquels on prétend que ce talisman donne beaucoup de facilité pour la défense des causes : or l’enfant dont nous parlons, au lieu d’une coiffe entière, n’apporta en naissant qu’un cercle très mince en forme de diadème, mais si fort qu’on ne put le rompre, les membranes qui le composaient étant aussi fortement tendues que la corde d’un arc. On raconte que l’enfant fut alors appelé Diadémé ; mais qu’une fois grand, il prit le nom de Diadumène, qui était celui de son aïeul maternel, et qui d’ailleurs rappelait encore assez bien l’idée du diadème. On raconte aussi qu’à la campagne de son père il naquit douze brebis couleur de pourpre, dont une seulement était tachetée. Le jour même où il naquit, un aigle apporta doucement un petit pigeon, et le plaça sur son berceau pendant qu’il dormait, puis se retira sans lui faire de mal. Des oiseaux de bon augure vinrent faire leur nid dans la maison de son père.

V. Quelques jours après sa naissance, des astrologues, ayant tiré son horoscope, s’écrièrent qu’il était fils d’empereur et empereur lui-même ; ce qui semblait attaquer l’honneur de sa mère, sur laquelle d’ailleurs, couraient certains bruits. Comme il se promenait à la campagne, un aigle lui enleva son chapeau ; les compagnons de l’enfant ayant jeté un cri, l’aigle alla le porter dans un monument royal qui touchait à la villa où son