Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/65

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dant Diadumène, dans le quatorzième mois de son règne, fut tué avec son père, non pour aucun motif qui lui fût personnel, mais à cause de la rudesse de commandement et de la sévérité excessive de son père envers les citoyens. J’ai pourtant trouvé qu’en plusieurs circonstances Diadumène se montra plus cruel que ne le comportait son âge ; c’est ce qu’annonce une lettre qu’il écrivit à son père. On avait découvert une conspiration ; ceux sur qui planaient les soupçons les plus forts furent punis par Macrin avec la dernière rigueur. Mais son fils était absent. Celui-ci, ayant appris que les auteurs de la rébellion étaient morts, mais que parmi eux se trouvait un général arménien, ainsi que les ambassadeurs d’Asie et d’Arabie, qu’en raison d’une ancienne amitié on avait remis en liberté, adressa une lettre à son père et une à sa mère, que j’ai pensé devoir insérer ici comme monuments historiques.

À L’EMPEREUR, L’EMPEREUR SON FILS.

« En ménageant les complices de la conspiration, vous n’avez pas agi, mon père, suivant l’amour qui doit nous unir : vous avez espéré qu’en leur pardonnant, vous vous en feriez des amis, et une ancienne familiarité vous a déterminé à les laisser aller ; il ne pouvait, il ne devait pas en être ainsi. D’abord, le cœur ulcéré des soupçons dont ils ont été l’objet, jamais ils ne vous aimeront ; ensuite la haine n’est jamais plus cruelle que chez ceux qui, après une longue amitié, se sont rangés du côté de nos plus grands ennemis. Ajoutez à cela qu’ils ont encore des troupes à leur disposition.

Si ta propre grandeur ne te peut émouvoir,

De ta postérité pourquoi trahir l’espoir ?

Pourquoi trahir un fils sur qui déjà se fonde

Le sort de l’Italie et l’empire du monde ?

« Il faut les frapper si vous voulez être tranquille. Car,