Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/71

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peuples que Bassien même, le parricide était aimé, à cause de ce nom. Il fut d’abord appelé Varius, puis Héliogabale, comme prêtre du dieu Héliogabale dont il avait apporté le culte avec lui de Syrie, et auquel il éleva un temple dans Rome à l’endroit même où l’on voyait auparavant la chapelle de Pluton. Enfin, à son avènement au trône, il se fit appeler Antonin, et il fut le dernier empereur de ce nom.

Il. Il fut tellement dévoué à Semiamira sa mère, qu’il ne fit rien dans la république sans la consulter, tandis qu’elle, vivant en courtisane, s’abandonnait dans le palais à toutes sortes de désordres. Aussi ses rapports connus avec Antonin Caracallus laissaient naturellement quelques doutes sur l’origine de Varius ou Héliogabale. Il en est même qui vont jusqu’à dire que le nom de Varius lui avait été donné par ses condisciples comme étant né d’une courtisane et, par conséquent, du mélange de plusieurs sangs. On raconte de lui qu’après la mort d’Antonin, qu’il regardait comme son père assassiné par la faction de Macrin, il se réfugia dans le temple du dieu Héliogabale, comme dans un asile, pour se soustraire à la cruauté de Macrin, qui, avec son fils, exerça dans l’empire toutes sortes de débauches et de scélératesses. Mais c’est assez parler du nom d’Antonin, de ce nom sacré qu’il profana, et que toi, Constantin très saint empereur, tu respectes tellement, que tu as fait couler en or les statues de Marc-Aurèle et d’Antonin le Pieux, pour les placer parmi celles des Constance et des Claude, comme étant du nombre de tes ancêtres, adoptant les vertus des anciens, si conformes à tes mœurs, et qui te sont si chères.

III. Mais revenons à Antonin Varius. Arrivé à l’empire, il envoya à Rome des députés, pour exciter tous les ordres de l’État et même le peuple au nom d’An-