Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tonin, qui n’était pas pour lui comme pour Diadumène un simple prénom, mais qu’il semblait devoir à son origine, puisqu’il signait Antonin fils de Bassianus ; il fit naître ainsi un violent désir de voir sa personne. Il eut pour lui la faveur dont le peuple accueille toujours les nouveaux princes qui succèdent à des tyrans, mais faveur qui ne se soutient que par des vertus éminentes, et que les princes médiocres ont bientôt perdue. Enfin, dès que les lettres d’Héliogabale eurent été lues dans le sénat, on fit des vœux pour Antonin, on prononça des imprécations contre Macrin et contre son fils, Antonin fut d’une voix unanime proclamé empereur, et, comme il est dans la nature des hommes de se laisser facilement aller à croire véritable ce qu’ils désirent, tous les cœurs croyaient à ses vertus. Mais sitôt qu’il eut fait son entrée dans Rome, sans plus s’occuper de ce qui se passait dans la province, il fit construire et consacra à Héliogabale un temple sur le mont Palatin auprès du palais impérial ; il affecta d’y faire transporter et la statue de Junon, et le feu de Vesta, et le Palladium, et les boucliers anciles, enfin tous les objets de la vénération des Romains ; afin qu’à Rome on n’adorât d’autre dieu qu’Héliogabale. Il disait en outre que les religions des Juifs et des Samaritains, ainsi que le culte du Christ, seraient transportés en ce lieu, pour que les mystères de toutes les croyances fussent réunis dans le sacerdoce d’Héliogabale.

IV. Lors de la première assemblée du sénat, il fit demander sa mère. À son arrivée elle fut appelée à prendre place à côté des consuls, elle prit part à la signature, c’est-à-dire qu’elle fut témoin de la rédaction du sénatus-consulte : de tous les empereurs il est le seul sous le règne duquel une femme, avec le titre de clarissime, eut accès au sénat pour tenir la place d’un homme. Il établit aussi sur le mont