Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/79

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une statue qui, malgré son apparence, n’était qu’une fausse idole substituée par la grande vestale ; mais, n’y trouvant rien d’extraordinaire, il la brisa en éclats : ce qui ne fit rien perdre à ce culte, parce qu’on en avait, dit-on, fait faire plusieurs semblables, afin qu’on ne pût jamais emporter la véritable. Il enleva néanmoins une statue, qu’il croyait être le Palladium, et l’ayant fait dorer, il la plaça dans le temple de son dieu.

VII. Il se fit aussi initier aux mystères de la Mère des dieux, et s’arrogea le taurobole, afin de pouvoir enlever la statue de la déesse et surprendre tout ce qui servait à son culte et que l’on tenait inviolablement caché aux profanes. On le vit dans le temple au milieu d’eunuques fanatiques, agiter sa tête en tous sens, se lier les parties de la génération, faire enfin tout ce que font ordinairement les galles ; puis, la statue de la déesse une fois enlevée, il la transporta dans le sanctuaire de son dieu. Il représenta Vénus pleurant Adonis, avec tout l’appareil de gémissements et de contorsions qui caractérise en Syrie le culte de Salambo ; il donnait ainsi lui-même un présage de sa fin prochaine. Il déclarait hautement que tous les dieux n’étaient que les ministres du sien, assignant aux uns le titre d’officiers de sa chambre, à d’autres celui de ses valets, à d’autres enfin différents emplois près de sa personne. Il voulut faire enlever du temple de Diane à Laodicée les pierres qu’on appelle Divines, qu’Oreste y avait placées, celle même de la déesse qu’il avait mise dans son sanctuaire. Oreste, toutefois, ne s’était pas contenté d’y apporter une seule statue de Diane, ni d’en avoir mis en un seul endroit ; mais il en avait mis plusieurs en différents lieux. Après s’être purifié suivant une réponse de l’oracle, dans les