Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/91

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de le faire mourir de la manière qu’ils voudraient, soit au bain, soit par le poison, soit par le fer.

XIV. Mais les méchants ne peuvent rien contre l’innocence : aucune violence ne put amener qui que ce fût à se charger d’un pareil crime ; au contraire, les traits qu’il préparait aux autres se tournèrent contre lui-même, et il fut tué par ceux qu’il avait chargés de commettre le meurtre. Aussitôt qu’on eut vu les inscriptions des statues souillées de boue, la fureur des soldats fut à son comble : les uns veulent qu’on se porte au palais, les autres qu’on aille aux jardins où était Varius, afin de venger Alexandre, et de chasser du sein de la république cet homme impur, qui méditait le parricide. Arrivés au palais, ils trouvent Alexandre avec sa mère et son aïeule ; ils les gardent avec la plus grande sollicitude ; puis les emmènent dans le camp. Semiamira, la mère d’Héliogabale, inquiète sur le sort de son fils, les avait suivis à pied. De là on partit pour les jardins, où l’on trouva Varius se préparant à une course de chars, tout en attendant avec anxiété la nouvelle de la mort de son cousin. Épouvanté par le bruit soudain des soldats, il se cacha dans un coin et se couvrit d’une tapisserie qui était à l’entrée de sa chambre. Il envoya de ses officiers, les uns pour apaiser les soldats dans le camp, les autres pour calmer ceux qui avaient déjà pénétré dans les jardins. Antiochianus, l’un de ces officiers, alla donc trouver les soldats qui étaient entrés dans les jardins, et parvint à les détourner du projet de tuer l’empereur, en leur rappelant leur serment, parce qu’ils étaient en petit nombre, et que la plupart de leurs compagnons, retenus par le tribun Aristomaque, étaient restés avec l’étendard. Voilà ce qui se passa dans les jardins.

XV. Mais, au camp, les soldats répondirent aux