Aller au contenu

Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le premier avait épargné : bâtiments du Fort, corps de garde, résidence du commandant, chapelle, magasins, vivres, munitions et autres approvisionnements, même les affûts des canons, tout fut détruit. De Pronis, trouvant les constructions de mauvais goût, voulait, disait-il, tout refaire suivant un plan perfectionné ; il conçut un vif regret de cet accident ; et mourut de chagrin en 1656.

Le sieur Desperriers, nommé par les colons pour succéder à De Pronis, fit preuve de bonne volonté ; mais cela ne suffisait pas pour remédier aux souffrances qui résultèrent de l’incendie. Ses efforts demeurèrent à peu près sans résultat. Sur ces entrefaites, le lieutenant de la Forest des Royers, commandant les deux navires ci-dessus mentionnés, résolut de faire un chargement de cristal de roche. Il se rendit de Sainte-Marie à la Grande-Terre ; les habitants requis pour apporter le cristal, prétextèrent la récolte du riz qu’ils ne pouvaient abandonner. Alors de la Forest voulut user de violence, mais il fut assassiné avec plusieurs de ses compagnons. Pour venger leur mort, Desperriers fit massacrer un grand nombre d’indigènes de la province d’Anossi, accusés par lui d’y avoir participé.

Parmi les successeurs de M. de Flacourt, de Chamargou, en particulier, fit preuve d’intelligence et de fermeté dans le commandement. Il eut à soutenir contre les indigènes de longues hostilités excitées par les vexations des colons.

M. Barbier du Boccage rend compte de la ma-