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CHAPITRE DEUXIÈME

LES DIEUX DE L’EGYPTE

LEUR NOMBRE ET LEUR NATURE, LES DIEUX FÉODAUX, VIVANTS ET MORTS.

LES TRIADES. LES TEMPLES ET LES SACERDOCES
LES COSMOGONTES DU DELTA, LES ENNÉADES D’HÉLIOPOLIS ET D’HERMOPOLIS.


Lorsqu’on parcourt les ouvrages où nos savants ont reproduit par le menu les restes des monuments égyptiens, ce qui frappe au premier coup d’œil, c’est l’abondance presque incroyable de tableaux religieux qui sont arrivés jusqu’à nous. Il y a peu de planches où l’on ne rencontre une figure au moins de divinité qui reçoit d’un air impassible les prières de quelque fidèle et ses offrandes : on dirait que le pays était habité surtout par des dieux, et contenait, d’hommes ou de bêtes, juste ce qu’il en fallait pour les besoins du culte.

Ce qu’on distingue d’abord quand on pénètre dans ce monde mystérieux, c’est une véritable plèbe divine dont les membres n’ont jamais mené qu’une existence étroite et presque inconsciente d’elle-même. Ils représentaient une fonction, un moment, dans la vie de l’homme ou de l’univers : Naprît s’identifiait à l’épi mûr ou au grain de blé[1], Maskhonît apparaissait

  1. Le mot naprît signifie grain, le grain de blé (Brugsch, Dict. Hiéroglyphique ; p. 752-753). Le dieu du grain est représenté dans le tombeau de Séti Ier (Lefébure, Le Tombeau de Séti Ier, dans les