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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/110

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HISTOIRE

étoit gagnée ; Mr. D.... l’avoit mis dans ſes interêts ; elle fut l’informer de tout. La premiére fois qu’il me vint voir, il m’en fit de ſanglans reproches. Je voulus me juſtifier ; il me dit pour me convaincre, les circonſtances, me cita l’heure, le moment, & me dépeignit trop bien Mr. de C.... pour que je puſſe ſoupçonner d’être trahie par une autre que par la maîtreſſe de la maiſon. Je fus forcée de convenir qu’il étoit vrai que je le voyois quelquefois ; que c’étoit un ancien ami ; mais que le cœur n’y avoit aucune part ; & qu’il ſavoit trop bien qu’il étoit le ſeul qui intereſſât ce cœur qu’il offenſoit. Il me répondit qu’il croyoit mon aveu ſincére ; que mes intentions pouvoient être fort bonnes, & ma conduite droite ; qu’il vouloit bien croire que je ſavois diſtinguer les droits de l’Amant de ceux de l’ami ; mais qu’il ne vouloit point