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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/131

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de Mlle. BRION.

& careſſer juſqu’au petit chien, de peur qu’il n’aboie.

Mr. le Comte de P.... n’étoit jamais ſi content, que quand il pouvoit me procurer ſon ami à ſouper. Pouvois-je être plus heureuſe ! Je vivois avec un homme qui me payoit bien, dont l’amitié étoit intereſſée à faciliter mes plaiſirs ; j’aimois, j’étois aimée : un bonheur ſi parfait ne pouvoit pas durer longtems.

La famille de Mr. le Comte de P...., après lui avoir fait différentes remontrances qui n’eurent aucun effet, vit qu’il n’y avoit point d’autre parti à prendre, pour l’empêcher de me voir, que de me faire enfermer : elle obtint un ordre pour me conduire à Sainte-Pelagie. Le moment affreux de mon enlevement arriva : j’étois ſeule chez moi quand je vis entrer les miniſtres inexorables de la Police, les vengeurs de la