comme la moins connue. L’art de la toilette n’étoit plus une énigme pour moi. Conſeillée par l’amour-propre, je commençois à ſavoir tirer de ma figure tout le parti poſſible, & me parer à mon avantage. Une fille qui cherche à ſe faire entretenir, ne peut jamais mieux employer ſon tems qu’à ſe rendre jolie.
Je prens un fiacre, & me rend chez Mademoiſelle Manon la Brune, où je trouvai une compagnie fort bourgeoiſe : Mr. B.... homme ſimple, ſoi-diſant entre teneur de la Maîtreſſe de la maiſon ; du moins qui s’en donnoit les airs, en faiſant les honneurs du ſoupé de toutes les façons ; une de ſes compagnes ; deux amis de Mr. B.... & moi qui devoit completter le troiſiéme tête-à-tête.
On m’avertit que le deſſein de tous les convives étoit de beaucoup s’amuſer dans cette partie ; qu’il y avoit à