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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/44

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HISTOIRE

tendoit qu’elle avoit été obligée de prendre pour lui depuis le tems qu’il l’entretenoit, & pour l’argent qu’il lui donnoit tous les jours : il ajouta que ſon bonheur étoit trop de conſéquence, pour qu’il s’en rapportât à lui-même, ſur-tout dans l’état où il ſe trouvoit ; que ſes amis témoins, il ſentiroit mieux la douceur d’être careſſé ; que pour le beau Sexe il le prioit fort de ne ſe point formaliſer ; que de plus, il laiſſoit tout le monde libre d’en faire autant.

Il étoit comique de voir un vieux ſatire coiffé d’une ſerviette groteſquement chifonnée, tenant d’une main ſa perruque, & de l’autre ſe provoquant au plaiſir, pour faire honneur aux charmes ſurannés d’une Nimphe ſexagénaire, qui d’une voix caſſée, le traitoit de lutin & de petit fripon.

Mademoiſelle Manon la Brune que